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★☆☆☆☆ Paris-Béguin


Augusto Genina / 1930 / France

Avec : Jane Marnac (Jane Diamand, la vedette), Jean Gabin (Marcel Gignard, dit Bob), Rachel Bérendt (Gaby, la prostituée), Violaine Barry (Simone, la femme de chambre), Jean Max (Dédé, le truand), Charles Lamy (l’auteur de la revue), Saturnin Fabre (Hector), Fernandel (Ficelle), Pierre Finaly (le producer), Pierre Meyer (Beau Sourire), Alex Bernard [= Alexandre Bernard] (Eugène, le régisseur), Pierre Ferval (un collaborateur du producer), Pitouto (un musicien), Jean Marié de L’Isle, Marcel Delaître et Léo Courtois (les inspecteurs), Fernand Trignol (un truand), Taki Galano, Jacques Maury, la troupe du Théâtre Mogador.


La maîtrise étonnante témoignée par Augusto Genina, l’année précédente, tout au long des magnifiques Prix de beauté (Miss Europe) et Les Amours de minuit semble n’être plus ici qu’un lointain souvenir : adapté d’un scénario original de Carco mêlant comme de juste divas capricieuses et radeuses, théâtreux efféminés et durs du Milieu, construit sur une avalanche de poncifs et un monceau de clichés, le film oscille en permanence entre réalisation popote sur fond d’effets de manche malvenus et mise en scène empesée. « Empesé » (voire « amidonné ») est également le terme qui convient le mieux pour qualifier le jeu, déjà dépassé à l’orée du Parlant et objectivement très limité, de l’ex-gloire des planches Jane Marnac, effectuant là sa première et unique incursion dans le Parlant : impossible à filmer (pas sa faute !), elle semble ne parvenir à adopter le ton juste que de façon fortuite ou accidentelle. On pourrait en dire tout autant de Rachel Bérendt, prototype de l’actrice chiffonnée, ici aussi théâtrale qu’elle saura se montrer remarquable, vingt ans plus tard, sous la direction de Bresson (Journal d’un curé de campagne, 1950), de Jean Max, de Fernandel, les uns comme les autres en surjeu permanent, de Pierre Finaly, encore plus exécrable qu’à l’accoutumée, de Charles Lamy, exceptionnellement mauvais. Uniques rescapés de ce parfait naufrage en terme de direction d’acteur : Jean Gabin, déjà abonné aux mauvais garçons et mieux que prometteur, Saturnin Fabre, drolatique à souhait, et l’éphémère Violaine Barry, témoignant, pour ses premiers pas à l’écran, une aisance et une justesse constantes dans un rôle un peu sacrifié par le scénario. Pour le reste, on ne dépasse jamais le stade du pensum.


Extrait de l’ouvrage à paraître en 2020 Trésors du Cinéma français des années Trente (Raretés, Rééditions & Restaurations).


© Armel De Lorme / L’@ide-Mémoire, novembre 2019. Toute reproduction même partielle interdite, sauf autorisation écrite des auteur et éditeur.


Photo : Jane Marnac et Violaine Barry, D.R.

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