★☆☆☆☆ On n'aime qu'une fois
Jean Stelli / 1949 / France
Avec : Françoise Rosay (Louise Monnier), Renée Faure (Danielle de Bolestac), Marcel Herrand (Hyacinthe Carrier), Pierre Larquey (le docteur Ravanel), Jacques Berthier (Jean Monnier), Mady Berry (Marie), Henri Nassiet (le marquis Antoine de Bolestac), Marcel Raine (Gattimel), Robert Lussac (le professeur Trousselier), René Hell (le cabaretier), Jean Nossereau (le jeune médecin), Julienne Paroli (la grand-mère), Jimmy Urbain (Fernand Carrier), Dominique Davray (la maîtresse de Hyacinthe Carrier), Lise Graf.
La jeune Danielle de Bolestac exècre le régisseur du château paternel, Hyacinthe Carrier, parce qu’il tue les cailles. En revanche, elle aime plus que de raison le très beau Jean Monnier, son ami d’enfance, que sa mère, Louise imagine chirurgien reconnu. La suite ressemble à un mauvais mélo : son père devenu à demi-fou consécutivement à un accident, Danielle, contrainte par ce dernier et désespérant de jamais revoir Jean, directeur associé d’une importante clinique de Neuilly, épouse Carrier qu’elle redoute autant qu’elle le déteste, mais qui parvient à lui faire deux gosses. Lorsque le vieux marquis de Bolestac meurt quasiment ruiné, son gendre fait main basse sur le peu d’argent liquide resté dans la famille, avant d’abandonner femme et enfants. Désireuse de mettre ses enfants à l’abri du besoin, Danielle souscrit une assurance-vie à leur seul bénéfice, et, la première traite à peine réglée, organise une gigantesque battue au sanglier, avec la certitude que celle-ci lui sera fatale...
Quatrième
adaptation à l’écran en date – après La Grande Meute (Jean de Limur,
1944), La Maison sous la mer (Henri Calef, 1946) et La Rose de la mer
(Jacques de Baroncelli, id.) – d’une œuvre préexistante de Paul Vialar, romancier
passionné de cynégétique s’il en fut, On n’aime qu’une fois apparaît
comme l’archétype du film « popotte » tel que se le figuraient les
années 1940 finissantes : scénario pas plus dérangeant que cela, mise en
scène digne d’un téléfilm mid-Sixties, numéros d’acteurs archiconvenus
et démission totale de Jean Stelli face à des comédiens laissés en roue libre
pour la majeure partie d’entre eux. Françoise Rosay aligne, sans génie mais non
sans probité (il en faut), une mère abusive de plus à un C.V. d’actrice qui, a
l’époque, en compte déjà deux ou trois
douzaines, Renée Faure, si elle s’accommode mal des plans rapprochés, « indique »
en revanche beaucoup trop, et la question se pose encore, soixante-dix ans
après les faits, quant à savoir qui se montre le plus grotesque, de Marcel
Herrand ou d’Henri Nassiet, il est vrai l’un et l’autre prisonniers de
personnages absolument impossibles. Jacques Berthier, beau et glacé, n’a rien à
défendre : il ne défend rien, ce qui est somme toute cohérent, à défaut
d’être probant. Pierre Larquey, dans ses marques, Marcel Raine, inattendu, et,
surtout, Mady Berry, relèvent le niveau de plusieurs crans, mais jamais au
point de conférer ne serait-ce qu’un semblant d’intérêt à l’ensemble. Ersatz de
film, pantouflard et ronronnant comme il n’est pas permis, totalement dépourvu
d’altitude, bien qu’il y soit constamment question de sacrifices, parfaitement dispensable.
