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★★★☆☆ À toi de faire... Mignonne


Bernard Borderie / 1963 / France-Italie


Avec : Eddie Constantine (Lemmy Caution, alias William Thagsby), Philippe Lemaire (Henri « Enrico/Riton » Pranzetti, alias l’inspecteur Henry Grant), Gaia Germani (Grace Gloria Geraldine Montevecchio), Christiane Minazzoli (Carletta Strasser, alias Valérie Pontiac), Noël Roquevert (le général Charles Walker), Elga Andersen (Montana), Guy Delorme (le professeur Elmer Whittaker), Robert Berri (Kriss), Henri Cogan (Pierrot), Hubert Deschamps (Castel, le bras droit du général Walker), Jacques Hilling (le docteur Mercier), Yvan Chiffre (Max, dit Toto, le barman de jour de l’aéroport), Colin Drake (le colonel Willis), Jacques Seiler (l’automobiliste galant), Karin Lepine [= Karin Petersen] (Olivia Brandt), Raoul Billerey (Bob), Max Gulack (Hartman), Albert Michel (le commissaire Roubaud), Monique Morisi (l’hôtesse), Amedeo Trilli (n’apparaît pas dans les copies actuellement visibles), Jean Martin (Marino, un gros bras), Colin Mann (le chauffeur de l'ambassade britannique), Marcel Pérès (le paysan au tracteur), Olga Valéry (la directrice de l’hôtel), Jean-Paul Blonday (un visiteur), Frank Maurice (un agent), Dominique Zardi (le barman de nuit de l’aéroport).


Dernière ligne droite ou presque pour Bernard Borderie avant la saga Angélique (1964-1967). Intrigue musclée – bagarres en rapport – et riche en rebondissements, sur fond d’espionnage industriel orchestré depuis la Chine communiste. Tout ceci sent bien un peu le réchauffé, mais Borderie s’avère une fois de plus supérieur, dans le registre Eddie Constantine, à Raoul André, et dose plutôt adroitement ses ingrédients : un humour omniprésent, une utilisation plus que judicieuse des seconds rôles, des vétérans Marcel Pérès, Noël Roquevert ou Olga Valéry, tous d’une drôlerie consommée, à l’impressionnant Guy Delorme, glacé à point et vénéneux à souhait. Prestations plus qu’adroites des « Constantine Girls », de la hiératique Elga Andersen à la débutante Karin Petersen, ravissante et maladroite, ce qui en rajoute à son charme. La brune Gaia Germani et la blonde Christiane Minazzoli, ici plus remarquablement éclairée qu’elle ne l’aura jamais été au grand écran, rivalisent de beauté comme d’arrière-plans plus qu’adroits, et ne sont pas, ce faisant, étrangères au sentiment de virtuosité, discrète en apparence mais d’autant plus perceptible, procuré par l’ensemble. Unique bémol : l’ex-jeune premier (fadasse) Philippe Lemaire, oscillant de bout en bout entre insignifiance et ridicule achevé, plus grotesque encore que le rôle ne l’exige. À ce détail près, À toi de faire… Mignonne clôt de façon plutôt habile onze ans de compagnonnage inégal, répétitif parfois, inspiré souvent, entre Constantine et son Pygmalion Bernard Borderie, en même temps qu’il apporte la confirmation imparable du fait que Marc-Gilbert Sauvajon, dramaturge autosatisfait et volontiers sinistre, était bien mieux fait pour les dialogues de séries B. policières que pour les vaudevilles bourgeois. Amen.


© Armel De Lorme / L’@ide-Mémoire, 2016-2018. Version remaniée d'un texte original extrait de L'Encyclopédie des Longs-Métrages français 1929-1979 - Suppléments A~D # 1 (Armel De Lorme, L'@ide-Mémoire, 2016). Toute reproduction même partielle interdite, sauf autorisation écrite des auteur et éditeur.


Photo : Guy Delorme, Philippe Lemaire et Gaia Germani, D.R.

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